Friday, April 30, 2021

N’ayons pas peur du vaccin

 

Le 16 avril 2021, j’ai reçu à l’Hôpital Mère-Enfant « Le Luxembourg » à Bamako la première dose du vaccin Covishield (AstraZeneca) fabriqué par le Serum Institute of India. Le lendemain, j’ai eu une fatigue, mais rien de grave. J’attends impatiemment la deuxième dose après un mois.

 Pour y aller, j’ai dû vaincre ma peur, vu ce qui se disait sur le vaccin AstraZeneca, qui serait responsable de certains cas de thromboses. En plus, beaucoup de mes amis à qui j’avais fait part de ma volonté de me faire vacciner m’en avaient découragé. Ils me disaient que tous ces vaccins sont expérimentaux, qu’ils sont dangereux, qu’on n’est pas sûr de leur efficacité, qu’il ne faut pas accepter de servir de cobaye, etc. Certains me disaient même que se faire vacciner était synonyme de suicide.



Malgré ce discours sceptique, j’ai considéré que les avantages d’être vacciné étaient largement supérieurs aux risques. Le rapport de l’OMS dit que seulement quatre personnes sur un million (1 cas sur 250 000) sont susceptibles d’avoir des thromboses suite au vaccin AstraZeneca. C’est vrai que je pourrais être parmi ces malheureuses quatre personnes, mais si ça arrive, ce serait juste de la malchance. Au contraire, je considère que les risques de mourir écrasé par une moto ou une voiture en traversant la rue à Bamako sont beaucoup plus grandes que celles de mourir suite aux effets d’un vaccin contre la COVID-19. Est-ce que ça va m’empêcher de traverser la rue pour acheter le pain chez le boulanger de mon quartier juste parce que je sais que c’est risqué ? Non.

A part ce risque très minime, « le vaccin AstraZeneca est efficace et sans danger pour protéger les gens contre les risques extrêmement graves liés à la COVID-19, y compris le décès, l’hospitalisation et les formes graves de la maladie », lit-on sur le site de l’OMS. Je préfère donc me faire vacciner, saisir l’opportunité de me protéger contre la COVID-19 et ses variants, plutôt que d’être paralysé par la peur d’attraper cette maladie et d’en mourir à n’importe quel moment. Surtout que les  jeunes sont de plus en plus victimes de cette pandémie, notamment du variant brésilien. 

L’autre raison qui m’a poussé à vaincre la peur et me faire vacciner est que beaucoup de dirigeants du monde se sont fait vacciner. Le pape François, qui est l’autorité que je respecte le plus au monde, est vacciné. La reine Elizabeth est vaccinée. Le président du pays le plus puissant du monde, Joe Biden, est vacciné. Vladimir Poutine est vacciné. Le président de l’Inde est vacciné. En Afrique, les présidents du Ghana, de l’Afrique du Sud, du Sénégal, du Maroc, se sont fait vacciner. Est-ce que tous ces dirigeants auraient accepté de prendre ce vaccin s’ils n’étaient pas convaincus qu’il était salutaire ? Est-ce qu’ils auraient accepté un vaccin dangereux pour eux-mêmes et pour leurs peuples? Est-ce qu’ils sont stupides ? Je pense que non.



Je ne suis pas médecin, mais je pense que bon sens devrait pousser tous ceux qui en ont  l'occasion a se faire vacciner et se protéger autant que possible contre la pandémie de COVID-19. 

Tuesday, April 20, 2021

Faut-il s’inquiéter pour la sécurité au Sahel ?

 

Depuis l’annonce de la mort du président tchadien Idriss Deby, je vois beaucoup de commentateurs sur les réseaux sociaux qui s’inquiéter pour la sécurité du Sahel. Le Tchad de Deby est réputé ses soldats courageux, et le Marechal président est considéré comme le meilleur combattant contre le terrorisme dans la région, d’où son beau surnom de ‘gendarme du Sahel’. Les plus pessimistes comparent même la mort de Deby avec celle de Kadhafi, dont l’effondrement en 2012 a occasionné une instabilité généralisée dans la région sahélienne. Ceux qui font cette comparaison considèrent donc que la mort de Deby va occasionner beaucoup plus d’insécurité dans cette région.

Ceux qui s’inquiètent ont peut-être raison, mais il convient de faire une petite distinction entre la mort de Kadhafi et celle de Deby. Kadhafi s’est effondré avec tout son régime, attaqué par les bombes de l’OTAN, ce qui a poussé la Libye à sombrer dans l’anarchie. Idriss Deby est mort suite aux blessures de guerre certes, mais son régime est toujours là, étant donné que c’est son fils Mahamat qui va assumer la transition. Donc rien ne va changer tout de suite. On se dirige plutôt dans le scenario du Togo ou du Gabon, ou des présidents morts après un long règne se sont vu succéder par leurs fils. Dans ces deux pays, l’insécurité ne s’est pas généralisée avec la mort des patriarches.


Idriss Deby à la Maison Blanche en 2014. Source: Maison Blanche

Le plus grand danger qui guette le Tchad, c’est que le fils qui prend la place de son père, et qui est déjà accusé d’avoir fait un coup d’Etat pourrait être tenté d’instaurer une dictature pour détruire les concurrents et les opposants, afin de tenter de s’imposer comme le nouvel homme fort du pays. Ce scenario risquerait de créer beaucoup plus de mécontents du régime, de renforcer les rebellions ou les velléités de coup d’Etat.  

L’autre potentiel danger est que le pays s’enlise dans une crise de succession. Après un si long règne d’Idriss Deby Itno (30 ans), beaucoup de gens sont fatigués d’être dirigés par la même famille, et il y en a beaucoup qui n’accepteront pas facilement qu’un fils succède à son père. Cette contestation peut venir aussi bien du même parti de Deby, de ses anciens collaborateurs qui y verront l’opportunité de se faire une place au soleil, ou de l’opposition.

La réponse à ma question est donc oui. Il y a un risque que le Tchad sombre dans l’insécurité après la mort du Marechal si les nouvelles autorités s’avèrent incapables de préserver l’intégrité nationale. Mais c’est aussi une opportunité pour les nouvelles autorités du pays pour qu’ils fassent mieux que ce qu’a fait Idriss Deby. Je ne suis pas spécialiste du Tchad et je ne suis jamais allé dans ce pays, mais la seule lecture de l’indice du développement humain 2020 de ce pays montre qu’il est en mauvaise, très mauvaise posture en terme de développement : « La valeur de l’IDH du Tchad pour 2019 s’établit à 0.398 – ce qui place le pays dans la catégorie « développement humain faible » et au 187e rang parmi 189 pays et territoires ». Les nouvelles autorités ont donc le devoir de développer le Tchad, ce que visiblement Deby n’a pas réussi à faire.

La liberté de pratiquer sa religion est-elle menacée au Mali ?

  L’hebdomadaire chrétien Missions rapporte ceci: «  Depuis un certain temps, le village de Douna est menacé par les djihadistes. Le 0...